Construction publique : portrait de l’industrie au Canada

Image principale (ENR)Alors que les investissements dans les infrastructures battent leur plein dans le monde avec le développement accéléré des BICS, la Commission de la Construction du Québec (CCQ) annonçait en janvier dernier prévoir un ralentissement du secteur québécois en 2016. Seuls les investissements dans les infrastructures publiques semblent échapper à la morosité ambiante avec une augmentation prévue de 16%. Petit aperçu du secteur au Canada.

Particulièrement sensible aux fluctuations de l’économie, l’industrie de la construction publique bénéficie actuellement d’un prix du baril de pétrole très faible et de taux de crédit particulièrement bas. Permettant d’accroître les gains de productivité, de favoriser la création d‘emplois tout en répondant aux besoins des habitants, les infrastructures publiques constituent un vecteur de développement du Canada, comme l’ont montré des études de l’Institut de recherche en politiques publiques, le Canada West Foundation, la chambre de commerce du Canada et le Conference Board du Canada.

Structure du marché

Les firmes du secteur sont spécialisées dans la construction et l’organisation de chantiers que ce soit la logistique, la sécurité ou encore la gestion sur site. En outre, les projets devenant de plus en plus complexes, les entreprises ont dû élargir la palette de leurs expertises et s’agrandir pour pouvoir disposer de leviers financiers suffisants, notamment pour les Partenariats Public-Privé (PPP). La plupart des grandes firmes intègre désormais un service d’ingénierie.

Tout comme les firmes de génie-conseil dont nous vous parlions au mois de janvier, l’industrie de la construction constitue un oligopole non coopératif avec des contraintes de capacité au niveau de la main d’œuvre. Les grandes firmes se disputent ainsi les contrats sur les grandes infrastructures publiques.

Figure 1 Statistiques sur la construction au CanadaFigure 1 : Statistiques sur la construction au Canada en 2013 (Source : Statistique Canada)

L’industrie globale représentait près de 117 G$ en 2014. L’industrie de la construction publique est principalement composée de petites entreprises. L’essentiel des firmes se concentrent dans l’Ontario, l’Alberta, la Colombie-Britannique et le Québec.

Dynamiques du marché

Le Canada souffre d’une longue période de sous-investissement avec des investissements à hauteur de 3% du PIB en 1960 contre 1.5% dans les années 1990 alors que la moyenne mondiale se situe à 3.8% du PIB. Même si des mesures ont été mises en place (Fonds Chantier Canada, Fonds pour l’infrastructure verte, Fonds de la taxe sur l’essence et Remboursement de la TPS pour les municipalités), les investissements restent largement inférieurs au 2.9% du PIB nécessaires au maintien des infrastructures existantes.

Figure2_Etat des infrastructures canadiennes (Canada Infrastructure)Figure 2 : État des infrastructures canadiennes par secteur en 2013 (Canada Infrastructure)

Ce manque d’investissement durant ces 50 dernières années a pour conséquence la faible représentation du Canada parmi les fleurons de la construction. Ainsi, parmi les 100 plus grandes firmes du secteur dans le monde, seules trois entreprises canadiennes y figurent : PCL Construction Enterprises Inc. [48ème au classement ENR], SNC-Lavalin (TSE :SNC) [82ème] et EllisDon Corp [90ème]. Même si toutes les entreprises ne classent pas, dans leurs états financiers, des activités similaires dans les mêmes secteurs, la vraie raison de cette absence semble davantage être liée à l’inexistence de projets d’infrastructures suffisamment importants. Ainsi, les compagnies européennes ont su profiter des grands projets d’infrastructures en Europe pour se développer financièrement et techniquement et finalement devenir des géantes du secteur. Quatre des dix plus grandes compagnies de construction sont européennes, les autres étant chinoises. Leur croissance s’est réalisée grâce à de nombreuses fusions/acquisitions. En outre, elles ont développé depuis plusieurs années une branche concession particulièrement lucrative et qui leur ont conféré une importante expérience.

Les firmes canadiennes sont donc souvent contraintes de conclure des partenariats pour la réalisation des plus grands projets. En outre, les compagnies européennes continuent leur implantation sur le marché canadien avec par exemple l’acquisition en février 2016 de Rail Cantech par Eurovia, une branche de Vinci Construction (EPA: DG). Néanmoins, les géants de l’industrie privilégient pour l’instant la coopération avec les firmes locales plutôt que leur acquisition.

Les firmes canadiennes qui ont réussi à se démarquer sont ainsi celles qui ont su se développer à l’international. Ainsi, en 2014, SNC-Lavalin réalisait un tiers de ses contrats à l’étranger contre 75% pour PCL.

Contexte

Du fait de la mondialisation et de la concurrence toujours plus rude, la Canada doit se doter d’infrastructures commerciales pour accompagner la croissance des exportations des produits canadiens. Et cela est d’autant plus important qu’une croissance de 20% des échanges bilatéraux est prévue avec la signature de l’Accord Économique et Commercial Global (AECG) avec l’Union Européenne et que les investissements à réaliser dans les infrastructures portuaires sont estimés à 5.3 G$.

Cet accord prévoit que les firmes des deux organisations pourront soumissionner tous les projets dans l’autre organisation. La faiblesse du dollar canadien avantage particulièrement les entreprises canadiennes mais elles doivent compter sur l’importante présence des firmes européennes sur leur territoire et sur leur volonté de s’implanter sur le marché nord-américain.

De plus, les prévisions dans le secteur de la construction en Europe demeurent assez mitigées avec certains pays prometteurs comme l’Italie ou l’Espagne. Il n’en reste pas moins qu’avec une croissance ralentie et un faible accroissement de sa population conjugué à des politiques d’immigration plus sévères, les perspectives en Europe sont faibles. L’essentiel de la croissance provient des pays en voie de développement notamment la Chine qui est en demande d’infrastructures de santé et d’éducation et l’Inde dont les réseaux de transport et les infrastructures essentielles restent à être développées.

Figure 3_Partage des infrastructures publiques en 2013 (Canada Infrastructure)Figure 3 : Partage des infrastructures publiques en 2013 (Canada Infrastructure)

Au Canada, les perspectives semblent bonnes avec un plan de relance fédérale annoncée par le Premier Ministre lors du Discours du trône. De plus, même si le retrait de Target du marché canadien a laissé de nombreux entrepôts inoccupés, le rapatriement depuis la Chine des activités industrielles de certaines entreprises constituent une opportunité de développement.

Au final, les entreprises canadiennes semblent disposer de désavantages concurrentiels mais c’est sans compter sur leur importante capacité d’adaptation, comme l’ont montré les scandales de corruption et les restructurations qui ont suivi. En outre, ce sont désormais les municipalités qui investissent et gèrent en majorité les projets d’infrastructures et sachant qu’elles ne disposent pas toujours de l’expertise ni de la solidité financière nécessaires, de nouveaux modes de financement et de gestion doivent être trouvés, dont fait notamment partie la concession. Une niche particulièrement lucrative qui pourrait bien attirer les géants de la construction.


Bibliographie

Vastel M. (28 août 2015), Justin Trudeau promet de doubler les investissements en infrastructures, Le Devoir

Association de la Construction du Québec, Portrait et statistiques de l’industrie de la construction

Nadeau J-B (24 déc. 2014), Industrie de la construction : le mystère canadien, L’actualité

Engineering News Record (2015), Top 250 Global Contractor

Lévesque L. (19 janv. 2016), Industrie de la construction: la CCQ prévoit un ralentissement en 2016, La Presse Canadienne

Canada Infrastructure (2016), Bulletin de rendement des infrastructures canadiennes

Ditta S. (2013), De la base au sommet : le rôle des gouvernements locaux dans la construction du réseau d’infrastructures économiques du Canada, Mowat Centre

Crédits photo : ENR, 2015 Global Construction Summit

Cuivre, or ou aluminium, même combat !

Tout comme nombre de métaux, le cours du cuivre a atteint en ce début d’année son niveau le plus bas depuis la crise de 2009. En cause : le ralentissement de l’économie chinoise, mais pas seulement. Petite explication d’un phénomène cyclique.

Figure 1 Evolution du cours du cuivre entre 2008 et 2015 (Source INSEE)Figure 1 : Évolution du cours mensuel du cuivre entre 2008 et 2015 (Source : INSEE)

BHP Billiton (ASX : BHP), plus grande compagnie minière au monde, Freeport-McMoran (NYSE :FCX), plus grand producteur mondial de cuivre ou encore les grandes minières Rio-Tinto (ASX : RIO), Glencore (LON : GLEN)  et Southern Copper (NYSE : SCCO). Toutes connaissent un cours de leurs actions spectaculairement bas depuis 2009.

Si le métal rouge a vu son cours chuter depuis 2011 à cause des récessions européenne et américaine et de la force du dollar dans lequel sont transigés l’ensemble des matières premières, la baisse du cuivre s’inscrit toutefois dans un cycle comme on peut le voir dans le schéma ci-dessous.

Figure 2 Évolution économique cyclique du cuivreFigure 2 : Évolution économique cyclique du cuivre

La baisse de la demande est en cause mais pas seulement. L’International Copper Study Group (ICSG) constatait déjà un surplus de 86 kt entre janvier et juillet 2015 dû à l’excès des investissements dans la production minière, atteignant au total 390 kt de surplus à la fin de l’année. La Chine étant le premier consommateur de cuivre, le ralentissement de son économie a fortement impacté la demande, mais n’a fait qu’accentuer la baisse du cours du cuivre. En cause également, la hausse annoncée des taux directeurs par la FED.

Selon les experts en commodité de Merrill Lynch, une hausse du cours serait envisageable au 2nd semestre de 2016 avec les arrêts de production annoncés de Glencore (2% de la production mondiale en moins) et de Freeport. Les autres analystes et les groupes miniers semblent moins optimistes avec une reprise espérée en 2017-2018.

Tout le monde s’accorde sur une hausse des cours prochainement, reste à déterminer à quel horizon elle aura bien lieu, sachant que chaque année depuis 2011, de nombreux analystes tablaient sur une reprise l’année suivante.


Bibliographie

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Reuters (14 déc. 2015), Trafigura table sur un marché du cuivre excédentaire fin 2016. Les Echos.

Deaux J. (13 Oct. 2015), Copper Mine Spending Seen Sinking Below Financial-Crisis Levels. Bloomberg.

Lasserre F. (20 Août 2015), Matières premières : pourquoi tant de baisse. Le Monde.

Boi L. (4 Oct. 2011), Cuivre, aluminium : la chute des cours des métaux s’accélère. Les Echos.

 

Génie-conseil : un fleuron de l’économie canadienne

Avec des firmes comme SNC-Lavalin, WSP ou encore Stantec, le Canada se classe au 3ème rang des exportations dans le secteur du génie-conseil derrière les États-Unis et les Pays-Bas. En outre, elle jouit d’une réputation d’excellence mondialement reconnue au niveau de la qualité, la performance mais aussi de la gestion des projets. Mais comment le génie conseil canadien en est-il arrivé là ? Petit résumé d’une grande histoire.

Responsables de la maîtrise d’œuvre, de l’assistance des maîtres d’ouvrage, les firmes de génie-conseil ont activement participé au développement des infrastructures tant publiques (réseaux de transport, énergie, etc.) que privées (usines, bâtiments industriels, etc.). Reposant sur les compétences et le développement de l’expertise de ses employés, l’industrie a bénéficié de la plus grande croissance dans le secteur des services depuis les années 1990, soit trois fois la croissance de l’économie canadienne en général. Mais, si cette croissance s’est d’abord concrétisée comme une réponse à la demande du marché intérieur, l’avenir est à l’international avec des firmes qui se développent par l’intermédiaire de fusions-acquisitions pour élargir leurs expertises ou conquérir de nouveaux marchés.

Un marché complexe

Les compagnies de génie-conseil sont principalement spécialisées dans le conseil aux entreprises et aux organismes publics, concernant aussi bien l’élaboration de solutions d’ingénierie que la gestion de grands projets ou encore la stratégie en affaires. À ce titre, elles reposent principalement sur leur capital humain et ses différentes expertises.

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Figure 1 : Organisation et fonctionnement du génie-conseil au Canada

L’industrie du génie-conseil constitue un oligopole non coopératif à l’échelle mondiale avec de grandes firmes qui s’affrontent pour l’obtention de contrats sur les projets d’infrastructures d’envergure. Ces contrats font l’objet d’appels d’offre et sont généralement accordés au soumissionnaire proposant le prix le plus bas, même si des facteurs comme l’expérience ou encore la qualité de réalisation sont de plus en plus pris en compte.

En outre, l’industrie subit une pénurie de main d’œuvre qualifiée et ne dispose qu’un nombre limité d’employés répartis aux différents coins de la planète. Cela restreint le nombre de soumissions possibles ainsi que le nombre de projets pouvant être conduits en même temps : la structure du marché est donc un oligopole d’Edgeworth avec ces contraintes de capacité.

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Figure 2 : Évolution des revenus provenant du génie-conseil des firmes canadiennes entre 1998 et 2010 (Industrie Canada)

L’industrie représentait 28.4 G$ en 2012 avec près de 90% des revenus concentrés dans 4 provinces : Alberta, Ontario, Québec et Colombie-Britannique dans l’ordre. En 2010, les exportations représentaient seulement 10.4%. Historiquement, les firmes canadiennes se sont développées en profitant de la croissance du marché intérieur puis ont développé leurs exportations sur le marché américain à partir de 2001 puis vers le reste du monde à partir de 2007. Néanmoins, les firmes canadiennes accusent en 2010 un certain retard dans la présence sur le marché international, partiellement rattrapé par d’importantes acquisitions comme Génivar avec WSP en 2012 et SNC-Lavalin avec Kentz en 2014. Malgré tout, les firmes canadiennes sont présentes dans plus de 200 pays.

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Figure 3 : Présence des firmes canadiennes dans le monde (AFQ)

La crise de 2008 a eu un effet réduit avec une reprise de la croissance en 2010 à un niveau plus élevé qu’en 2008. Néanmoins, on constate une stagnation des recettes avec la politique d’austérité publique qui sévit actuellement et surtout avec les divers ralentissements économiques en Europe et en Chine tout particulièrement. La période 2013-2014 a vu la chute des effectifs des firmes québécoises à cause de la méfiance due aux scandales.

Stratégies de croissance et conquête des marchés internationaux

Pour pouvoir soumissionner des grands projets, cela nécessite d’avoir des moyens financiers considérables. En outre, la complexité des projets demande de posséder une vaste palette de spécialités ainsi que d’être à la pointe de la technologie. Ainsi, la conquête des marchés internationaux n’est pas accessible à toutes les firmes et demande une préparation.

Afin d’acquérir les expertises nécessaires, une technologie recherchée ou tout simplement de s’implanter sur un nouveau marché, les firmes optent pour les fusions-acquisitions. Et elles sont particulièrement nombreuses avec Génivar (WSP désormais) qui comptent environ 130 acquisitions ou encore SNC-Lavalin avec ses 51 filiales. Cette stratégie permet d’acquérir ses concurrents ou des firmes aux expertises complémentaires mais c’est surtout une occasion de créer des synergies en réduisant les frais généraux et de ventes et de créer un phénomène de ventes croisées où les clients de l’un sont susceptibles d’avoir besoin des services de l’autre.

Pour s’implanter sur les marchés internationaux, les firmes adoptent plusieurs stratégies. Certaines vont s’implanter localement, permettant une présence sur le long terme et surtout constitue un moyen de s’affranchir des obstacles linguistiques, réglementaires ou encore culturels. Cette stratégie permet également d’avoir connaissance des projets avant la concurrence et ainsi de mieux s’y préparer. La deuxième stratégie consiste à créer des partenariats avec des firmes locales qui possèdent déjà les accréditations et sont familiers avec les règlements, la langue et la culture du pays. Dans certains pays comme la Chine ou encore le Brésil, les contrats sont octroyés sur la base de relations de confiance qui ne s’obtiennent qu’avec le temps et donc avec une présence permanente.

Les principales ressources des firmes de génie-conseil étant leurs employés, elles portent une attention toute particulière au développement de l’expertise de leurs salariés et à l’attraction de nouveaux talents. Le mentorat et l’encadrement permettent d’accompagner les jeunes talents dans leur carrière et l’actionnariat permet de retenir les employés. Des partenariats existent également entre les firmes et les universités pour financer des travaux de recherche mais également pour le repérage des talents.

Enfin, la réputation est un indéniable actif de l’entreprise dans le sens où le maître d’ouvrage en tient compte lors des processus de sélection des soumissionnaires. En outre, des compagnies avec une mauvaise réputation auront davantage de difficultés dans des projets publics controversés ou ayant une forte opposition du public. Les épisodes de la Commission Charbonneau ont fortement impacté le secteur et les ennuis ne sont pas encore terminés avec les conclusions qui devraient sortir dans les prochains mois.

Un contexte plutôt favorable

Le secteur du génie-conseil qui comprend des activités sur les ressources de base et dans la construction est un marché cyclique car très dépendant de la croissance économique, de la croissance démographique et également des taux d’intérêts. Les récents évènements économiques montrent un ralentissement de la croissance mondiale conjointement avec la mise en place de politiques d’austérité avec des réductions des investissements dans les infrastructures publiques. Néanmoins, les experts s’accordent à dire que la situation devraient s’améliorer vers 2019-2020.

Les récents épisodes géopolitiques constituent des freins au développement dans certains pays, pourtant très porteurs. En effet, cela nécessite d’engager des spécialistes afin de garantir la sécurité de leurs employés.

Si peu de grands projets d’infrastructures persistent dans les pays industrialisés, le vieillissement des infrastructures donne lieu à de vastes programmes de renouvellement comme au Royaume-Uni ou encore au sein même du Canada. En outre, de nombreux pays émergents ne disposent pas d’infrastructures publiques de premier ordre et constitueront à ce titre des marchés à conquérir, notamment en Inde où le réseau de distribution de l’électricité reste à être développé.

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Figure 4 :  Prévision des dépenses dans les infrastructures par région entre 2005 et 2030, en trillions de $US (Booz Allen Hamilton, « Lights, Water, Motion »)

Enfin, si les infrastructures constituent un domaine phare pour de nombreuses grandes firmes de génie-conseil, les secteurs des technologies de l’information et de l’environnement mais également de la santé connaissent une croissance fulgurante. Les firmes devront donc s’adapter en conséquence pour pouvoir toujours proposer les produits les plus adéquats à leurs clients.

Même si la réputation d’éthique de certaines compagnies a été durement touchée par les scandales de collusion, il n’empêche que les firmes canadiennes disposent d’une expertise dans des domaines porteurs comme celui des ressources de base (pétrole, minerais, etc.) et dans les projets de haute ingénierie et les PPP qui demandent une certaine solidité financière. Les firmes cherchent présentement à s’implanter sur les marchés internationaux et la faiblesse du dollar canadien constitue un atout de taille en plus de la solide réputation de performance et de qualité des compagnies canadiennes du secteur. Une industrie à suivre de très près.


Bibliographie

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Association des Firmes de Génie-Conseil.(2015). Profil du Secteur.          Consulté le Novembre 25, 2015

Industrie Canada. (2015,  Novembre 25). Pratiques exemplaires adoptées par les firmes canadiennes d’ingénierie et d’architecture. Consulté le Novembre 25, 2015

Service Canada. (2013). PERSPECTIVES SECTORIELLES 2013-2015  RÉGION DU QUÉBEC.

Association des Firmes de Génie-conseil du Québec (AFQ)

Engineering News Report (2014), Top 225 (Design firms)

Aluminium : à quand la fin de la chute des prix ?

Le 23 octobre dernier, le cours de l’aluminium affichait une baisse de près de 20% par rapport au début de l’année, chutant en dessous du cours de janvier 2009 soit 1 500 $ (US) la tonne. Cette tendance impacte l’ensemble des producteurs mondiaux : Alcoa (NYSE : AA) a constaté une baisse de 44 % du cours de ses actions, le géant russe Rusal (HK : 0486) accuse lui aussi une baisse de 42 % et le constat est sensiblement le même pour Rio Tinto (LON : RIO). L’impact est tel qu’Alcoa séparera sa branche extraction de sa branche produits à forte valeur ajoutée en 2016 et Rio Tinto annonçait en mai dernier sa volonté de vendre ses actifs dans l’aluminium. Tous les acteurs accusent la Chine d’inonder le marché. Mais qu’en est-il vraiment ?

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Figure 1 : Evolution du prix de l’aluminium au LME (Source : Les Echos)

Le marché est actuellement dominé par la Chine tant au niveau de la production (40%) que de la demande (54%). La crise chinoise d’août dernier et la faible reprise de la croissance impactent fortement la demande en Chine. Les producteurs chinois se retrouvent donc à exporter de grandes quantités, ce qui inonde complètement un marché déjà saturé. En effet, l’offre dépasse la demande depuis maintenant huit années consécutives (excès estimé à 1 Mt à la fin de l’année). Pourtant, la demande connaît une croissance exceptionnelle pour le secteur des minerais avec une hausse de 9% en 2014 et de 6.5% en 2015, mais les producteurs ne cessent d’augmenter leurs capacités, en particulier en Chine. Une hausse de la production mondiale de 7% est prévue pour 2015.  Cela est principalement dû à la baisse des coûts de production résultant du faible prix de l’énergie et à la dévaluation de la monnaie des producteurs par rapport au dollar.

D’après Moody’s, la baisse des prix pourrait durer plusieurs années car la demande dépend essentiellement de la croissance mondiale dont celle de la Chine, du Brésil ou encore de l’Europe qui sont actuellement en ralentissement ou en crise économique. Dans ce contexte, les grands groupes accusent des résultats financiers mitigés et commencent à se restructurer en se séparant de leur branche extraction (comme Alcoa) ou en effectuant des rapprochements et des acquisitions. Certaines firmes ferment des unités de production et cette restructuration permettra de faire baisser l’évolution de la production. Néanmoins, l’aluminium est désormais utilisé dans de nombreux domaines de pointe (aéronautique, automobile, câbles électriques) et la demande ne cessera pas d’augmenter dans les prochaines années. Si le contexte est favorable, le cours promet de remonter rapidement.


Bibliographie :

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Elmquist S. (26 Oct. 2015), Weak metal prices to hit miners through 2016 — Moody’s. Mining.com.

Conesa E. (19 Sept. 2015), Aluminium : le géant Alcoa se scinde en deux. Les Echos.

Delamarche M. (16 Juin 2015), Contrats sur les primes sur l’aluminium: le LME a un temps de retard. L’Usine Nouvelle.

Elmquist S. (8 Avril 2015), Alcoa Sees Aluminum Surplus With Lower Demand Growth. Bloomberg.

Terres rares : le nouvel eldorado ?

Le 23 septembre dernier, l’autorité des marchés financiers français (AMF) émettait une mise en garde contre la société privée Global Metal Broker. Cette firme propose aux investisseurs d’acheter des terres rares, de les stocker puis de les revendre au bout de trois ans minimum. L’AMF reproche en particulier à la compagnie le manque de transparence sur ses activités et surtout l’absence de communication concernant les risques encourus, sur un marché où il est difficile d’établir des projections. Mais que sont vraiment ces terres rares et pourquoi  suscitent-elles autant d’intérêt ?

Dysprosium, terbium, néodyme,… Autant de termes qui ne vous disent peut-être rien mais qui font partie des composants d’appareils ou d’objets familiers : téléphones intelligents, éoliennes, lentilles de contact ou encore batteries de voitures électriques. Au nombre de dix-sept, les éléments appelés communément terres rares (rare earth elements ou REE en anglais) sont un groupe de métaux aux propriétés chimiques semblables. Ils font partie de la liste de minerais stratégiques des États-Unis, de la Chine, de la Corée, du Japon et de l’Union Européenne.

Une rareté toute relative de la ressource

L’appellation « terre rare » provient de la difficulté de séparer les minerais de l’ensemble dont ils font partie (séparation par échange d’ions), qui contient notamment des métaux radioactifs tels que le thorium et l’uranium. Les terres rares ne feront ainsi l’objet d’une extraction industrielle qu’à partir des années 1940. Même si la ressource est répartie inégalement sur la planète, elle n’en reste pas moins abondante, en particulier dans les couches géologiques en profondeur. Néanmoins, leur extraction est limitée par des coûts économiques plus élevés que pour des minerais classiques et par un coût environnemental particulièrement sévère (pollution des sols, atteinte à la santé publique) avec les procédés actuels.

Structure du marché : le monopole chinois

Tout comme le lithium (voir article sur le lithium), l’utilisation de la ressource se décompose en plusieurs phases : la prospection ou exploration, l’exploitation, la transformation et la fabrication industrielle. En plus des coûts élevés d’extraction, il faut compter sur des coûts de raffinage importants en phase transformation.

Le secteur des mines constitue un risque important pour les investisseurs. En effet, lors de la phase exploration, il faut parfois de nombreux forages avant de trouver une réserve de ressource suffisamment concentrée en minerais pour que l’extraction soit économiquement viable. Cette viabilité économique dépend du prix des métaux sur le marché et en phase exploitation, une baisse des prix peut faire qu’il ne soit plus rentable d’exploiter une mine. Le marché est ainsi structuré en firmes à petite capitalisation spécialisées dans l’exploration (minières junior), en entreprises n’exploitant qu’un faible nombre de mines (minières qui sont parvenues à récolter suffisamment de fonds pour financer les installations d’exploitation) et en compagnies minières disposant des fonds et de l’expertise nécessaires pour explorer et exploiter un ou plusieurs types de ressources. En outre, la phase transformation peut être internalisée ou être effectuée par des compagnies spécialisées sous forme de partenariat.

En 2014, la production mondiale était estimée à 130 kt par l’USGS et à 84 % chinoise, soit un quasi-monopole. La mine de Bayan Obo, en Mongolie Intérieure, représente 55 % de la production chinoise suivie par les mines du Sichuan (35%) et par l’extraction des argiles ionisées (10%). Seules deux mines sont en exploitation en dehors de la Chine : Mountain Pass aux Etats-Unis exploitée par MolyCorp (non cotée car actuellement en restructuration de dettes) et Mount Weld en Australie gérée par Lynas (ASX : LYC). Les principaux producteurs, en excluant la Chine, sont les Etats-Unis (6%), l’Australie (4%), l’Inde (3%) et la Russie (2%). De 2006 à 2011, la production mondiale n’a cessé d’augmenter jusqu’à atteindre 133 kt et a ensuite connu un déclin.

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Figure 1 : Etat des projets de mines de terres rares (Source : Les Echos, 2013)

Les terres rares sont utilisées dans des secteurs stratégiques comme la haute technologie, l’industrie de la défense et les technologies « vertes », autrement dit les industries de pointe. Ainsi, en 2014, les terres rares étaient principalement utilisées dans la catalyse (60%). La Chine, les Etats-Unis, le Japon et l’Union Européenne constituent les principaux consommateurs de terres rares.

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Figure 2 : Répartition des terres rares par domaine d’application en 2014

Actuellement, l’USGS estime les réserves à 130 Mt, principalement en Chine (44%), au Brésil (17%), en Australie (3%) et en Russie. Néanmoins, en juillet 2011, des scientifiques de l’université de Tokyo affirment avoir découvert des réserves 20 à 30 fois plus concentrées en terres rares que celles de Chine, réestimant l’état des réserves à 100 Gt. En 2012, plusieurs sources indiquent que la Corée du Nord pourrait détenir près de 216 Mt d’oxydes de terres rares, ce qui bouleverserait les équilibres géopolitiques régionaux.

Les entreprises dans le secteur sont peu nombreuses. Au niveau américain, la plupart des firmes d’exploration sont canadiennes : Quest Rare Minerals (TSX : QRM), Matamec Explorations (TSX.V : MAT) ou encore Commerce Ressources (TSX.V : CCE). En ce qui concerne les compagnies minières d’extraction, les plus importantes firmes canadiennes sont Avalon Rare Metals (TSX : AVL), Iamgold Corp (TSX : IMG), Rare Elements Resources (TSX : RES), Ressources Géomega (TSX.V : GMA)  et Great Western Minerals Group (TSX.V : DWG). Au niveau chinois, on ne compte qu’une dizaine de compagnies suite à la restructuration de l’industrie par le gouvernement chinois : Inner Mongolia Baotou Steel Rare-Earth Group, pour ne citer que la plus importante. Si les activités des firmes citées précédemment ne concernent généralement que l’exploitation ou l’exploration-extraction, il existe des firmes qui contrôlent l’intégralité de la chaîne de valeur comme Ganzhou Rare Earth Group.

Enfin, il faut savoir que les prix des terres rares se négocient sur le marché, c’est-à-dire sous forme de contrats entre deux entités. Néanmoins, la Chine a lancé en 2012 une plateforme d’échanges de terres rares située à Baotou qui pourrait changer la donne.

Un marché plus que stratégique

Pour comprendre comment la Chine a imposé son monopole, il faut observer le déroulement des évènements durant la fin du siècle dernier. Au début des années 1950, les terres rares sont principalement extraites de mines en Inde et au Brésil mais l’Afrique du Sud devient rapidement le premier producteur mondial. Ce n’est que dans les années 1960 que les pays occidentaux (Australie et États-Unis principalement) commencent à extraire les terres rares et dominent le marché, grâce notamment à la mine de Mountain Pass. La Chine  produit  peu de terres rares à cette époque mais elle prend la tête de la production mondiale à partir de 1988. Cette date marque le déclin de la production occidentale à cause des conséquences environnementales dues à l’extraction mais également à cause des prix très concurrentiels de la Chine. C’est ainsi que cette dernière s’est retrouvé au début des années 2000 en situation de quasi-monopole, objectif qu’elle s’était fixé depuis 1986.

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Figure 3 : Evolution de la production mondiale de terres rares entre 1950 et 2010 (Source : USGS)

«Le Moyen-Orient a du pétrole, la Chine a des terres rares», Deng Xiaoping, secrétaire général du parti communiste chinois, en 1992

Sa demande intérieure en terres rares augmentant et afin de préserver ses réserves, la Chine décide de durcir ses quotas à l’exportation en 2006. Dès lors, elle n’a cessé de les abaisser de 5 à 10 % par an. A ce moment précis, la Chine s’est arrogé le pouvoir de négociation et de fixation des prix des terres rares. S’ensuit une période de développement très agressif de son industrie liée aux terres rares : baisse du nombre de licences d’exportation et durcissement des taxes à l’exportation pour faire augmenter les prix et favoriser la délocalisation des entreprises étrangères en Chine avec pour but final d’accélérer les transferts de technologies. Elle a également entamé une refonte complète de son appareil productif en constituant de véritables oligopoles publics et en s’assurant une expertise à tous les niveaux de la chaîne de valeur que ce soit au niveau des procédés de séparation en phase exploitation ou de la production industrielle (produits de haute technologie). Afin de préserver ses ressources (au rythme actuel, la Chine ne dispose que de 30 ans de réserve), elle fait la chasse aux mines illégales, fixe des quotas de production stricts et constitue des stocks stratégiques des quatre terres rares brutes les plus critiques.

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Figure 4 : Evolution des prix de trois des oxydes de terres rares les plus critiques (Source : http://www.metal-pages.com)

Si le Japon a très tôt perçu le rôle stratégique des terres rares et a tenté de limiter sa dépendance aux approvisionnements chinois, les États-Unis et l’Union Européenne n’ont compris le danger que lors de la crise de l’automne 2010, où la Chine a cessé ses exportations de terres rares vers le Japon à cause du conflit territorial les opposant en mer de Chine. S’en est suivi une envolée des prix (le terbium a ainsi vu son prix multiplié par 9) qui a déclenché l’adoption de stratégies visant à sécuriser son approvisionnement ainsi qu’une plainte en juillet 2011 du Japon, des États-Unis et de l’Union Européenne auprès de l’OMC pour entraves à la concurrence. En 2015, soit près de 4 ans plus tard, la Chine mettait fin à ses quotas remplacés par un système de licences à l’exportation mais avait mis à profit ce temps pour développer encore davantage son industrie et son expertise dans le domaine.

Le Japon et les pays occidentaux ont structuré des programmes de recherche et mis en place des institutions (Critical Materials Institute aux États-Unis et ERA-MIN pour l’Europe) ayant pour mission de diversifier les sources d’approvisionnement, de recycler les terres rares et de développer des matériaux de substitution (Ford et Toyota ont par exemple réduit la part de dysprosium dans leur moteur).

En outre, plusieurs pays ont lancé des programmes de développement de leur industrie en terres rares, de l’exploration jusqu’à la fabrication de produits finis (États-Unis et Canada en particulier), et une cinquantaine de projets d’exploration et d’exploitation ont été lancés. L’Allemagne a ainsi participé au financement d’une minière junior, les États-Unis ont rouvert leur mine de Mountain Pass et de nombreux projets sont à l’étude au Canada. Néanmoins, selon un rapport du BRGM, seuls deux ou trois projets seront susceptibles d’aboutir à l’horizon 2020 et selon Bloomberg, seulement une vingtaine de sociétés sont aujourd’hui capables de produire des terres rares, à cause des coûts de production élevés et du peu d’investissement public. La faillite récente de Molycorp, à cause des prix très bas des terres rares sur le marché, ne vient qu’étayer cette thèse.

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Figure 5 : Etat de la situation concernant le commerce de terres rares en 2014 (Source : USGS 2015, Canada Rare Earth)

Un contexte favorable aux terres rares

Actuellement, les prix des terres rares sont particulièrement bas et cela est en partie liée à la crise économique de l’Union Européenne et de la Chine. Néanmoins, les terres rares sont utilisées dans des secteurs hautement stratégiques au potentiel de croissance considérable. En effet, la défense et l’indépendance énergétique constituent des impératifs pour la souveraineté d’un pays. Et cela est d’autant plus vrai que la transition énergétique, avec l’avènement des technologies « vertes » (voitures électriques, éoliennes), est fortement consommatrice de ces terres rares. L’Allemagne a voté l’arrêt de ses centrales nucléaires à l’horizon 2020 et le développement de parcs d’éoliennes sera nécessaire afin de pallier ce déficit de production. Dans le même temps, la Chine a dévoilé son plan éolien que la production actuelle de terres rares ne suffirait même pas à mettre en œuvre. En outre, on assiste à une montée du nationalisme des ressources et une demande interne chinoise de plus en plus importante (elle représente seulement 40% du PIB contre 70% aux États-Unis, soit un potentiel conséquent). Tout cela laisse présager une augmentation continue de la demande au cours des prochaines années.

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Figure 6 : Offre et demande pour les éléments de terres rares dits critiques (Source : Ressources naturelles Canada)

De nombreux programmes de recherche de produits de substitution existent mais il faudra entre 10 et 20 ans avant qu’ils ne soient mis sur le marché et c’est un pari hasardeux quand l’évolution du cours des terres rares est incertaine à long terme. Car le monopole chinois et la politique de bas prix ont dissuadé les compagnies occidentales de procéder à l’exploration de gisements potentiels alors que la ressource est abondante, ce qui laisse présager la découverte de nouveaux gisements, maintenant ainsi des prix bas.

En outre, la Chine a clairement exprimé son désir d’externaliser son approvisionnement, ne souhaitant plus « assumer les coûts écologiques liés à l’extraction des terres rares ». Cette décision est également motivée par la préservation de réserves stratégiques et pourrait propulser les cours vers le haut si elle décidait de baisser sa production.

La Chine conserve pour l’instant une indéniable expertise sur la chaîne de valorisation des terres rares. Pour les pays consommateurs, trois stratégies possibles se dessinent : diversifier ses fournisseurs, réduire la consommation et favoriser le recyclage. Au rythme effréné actuel de la consommation, au vu des plans de développement de la production énergétique « propre » et du fait que le recyclage est trop peu efficient, la demande va dépasser largement l’offre, provoquant une hausse certaine des prix à court terme. La solution réside dans le développement et la recherche de procédés plus efficaces mais également par la constitution d’une véritable filière des terres rares. Néanmoins, si aucune technique d’extraction plus respectueuse de l’environnement n’est développée, les Etats seront-ils prêts à ouvrir des mines dont l’exploitation causera des problèmes environnementaux et de santé publique, permettant certes de réguler les prix et d’approvisionner leur industrie de haute-technologie ? S’il est probable que les prix vont grimper à court terme, l’avenir reste incertain quant à l’évolution sur le long terme. Dans tous les cas, les terres rares constituent une ressource stratégique dont il est important de suivre l’évolution.

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Les Echos (4 février 2015). Terres rares : quand l’Occident rêve de bousculer le monopole de la Chine. Les Echos. Tiré de : http://www.lesechos.fr/04/02/2015/LesEchos/21870-110-ECH_terres-rares—quand-l-occident-reve-de-bousculer-le-monopole-de-la-chine.htm

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Koven P. (17 mars 2015). Molycorp Inc at risk of financial collapse, signallig fall of earth industry. Financial Post. Tiré de : http://business.financialpost.com/news/mining/molycorp-inc-at-risk-of-financial-collapse-signalling-fall-of-rare-earth-industry

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El Niño : vers une hausse des cours de certains métaux ?

Alors que la 21ème conférence des parties de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 2015 approche à grands pas, le phénomène climatique El Niño pourrait venir affecter les marchés de matières premières et en particulier le cours de certains métaux.

Se caractérisant par une hausse des températures de l’océan Pacifique Sud, à proximité des côtes du Chili et du Pérou, El Niño affecte le climat de plusieurs régions importantes du globe, provoquant des sécheresses ou des pluies diluviennes selon les zones (cf. carte ci-après).

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Effets habituels du phénomène El Niño (Source : Financial Times)

En mai dernier, les agences météorologiques des Etats-Unis et du Japon, suivies par celle de l’Australie, annoncent que le phénomène El Niño sera plus intense et plus long que lors des occurrences précédentes. Les effets pourraient semble-t-il même se faire sentir dans les semaines à venir en Australie, selon certains experts.

« Les mines de zinc et de cuivre au Pérou et au Chili sont sous la menace des inondations ou des problèmes de transport, ce qui entraîne souvent des hausses de prix », Caroline Bain, économiste chez Capital Economics

S’il est évident que les récoltes et donc le cours des matières premières agricoles seront affectés, le cours des métaux ne devraient pas être insensible à un tel événement climatique. En effet, le Chili et le Pérou pourraient être touchés par de fortes pluies, des inondations voire même des séismes impactants l’extraction minière en elle-même mais également le transport des minerais alors même que 4.7M de tonnes de cuivre devraient être produit à partir des mines de ces deux pays, soit 45% de la production mondiale. La production de zinc devrait être fortement impactée de même que celle du fer ou de l’argent pour ne citer que ceux-là.

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Localisation géographique des ressources des principaux minerais en 2010 (Source : Raw Materials Group, 2010)

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Production minière par région et type de métaux en 2009 (Source : Raw Materials Group, 2010)

En outre, des sécheresses sont attendues sur le continent de l’Océanie et en Indonésie impactant encore davantage la production mondiale de ces métaux et du cuivre en particulier. En 1990, la mine de cuivre d’OK Tedi en Papouasie-Nouvelle-Guinée avait dû ainsi cesser de produire en raison d’un assèchement des cours d’eau utilisés pour transporter le minerai.

Enfin, selon le FMI, les multiples épisodes de sécheresse, en particulier en Asie, entraîneront une baisse de la production d’électricité des barrages hydroélectriques et des centrales thermiques, accroissant la demande en énergies fossiles. Ce phénomène est amplifié par l’irrigation accrue des plantations.

Si les prévisions des analystes météorologiques s’avèrent justes, il est à prévoir une hausse des combustibles fossiles et de certains métaux, en particulier du cuivre dont le cours n’a cessé de baisser depuis 2011 et du zinc dont les stocks affichent un niveau dramatiquement bas. Reste à savoir comment va réagir le marché, surtout après la fausse alerte ayant annoncé le même phénomène en 2014.

Bibliographie:

Jacque M. (8 septembre 2015). La production des matières premières à la merci du retour d’El Niño. Les Echos. Tiré de : http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021310354325-la-production-des-matieres-premieres-a-la-merci-du-retour-del-nino-1153390.php?F7IvQVZuIxkya2hi.99#

Les Echos. (9 septembre 2015). Faut-il craindre le prochain El Niño ? Les Echos. Tiré de :
http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021308536905-faut-il-craindre-le-prochain-el-nino-1153163.php?VD3Dqbrgtx3ZwMwU.99

Lewis L. & Terazono E. (10 juin 2015). Commodity markets braced for El Niño impact. The Financial Times. Tiré de : http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c43241a0-0f54-11e5-897e-00144feabdc0.html#axzz3lMRxVHiu