Terres rares : le nouvel eldorado ?

Le 23 septembre dernier, l’autorité des marchés financiers français (AMF) émettait une mise en garde contre la société privée Global Metal Broker. Cette firme propose aux investisseurs d’acheter des terres rares, de les stocker puis de les revendre au bout de trois ans minimum. L’AMF reproche en particulier à la compagnie le manque de transparence sur ses activités et surtout l’absence de communication concernant les risques encourus, sur un marché où il est difficile d’établir des projections. Mais que sont vraiment ces terres rares et pourquoi  suscitent-elles autant d’intérêt ?

Dysprosium, terbium, néodyme,… Autant de termes qui ne vous disent peut-être rien mais qui font partie des composants d’appareils ou d’objets familiers : téléphones intelligents, éoliennes, lentilles de contact ou encore batteries de voitures électriques. Au nombre de dix-sept, les éléments appelés communément terres rares (rare earth elements ou REE en anglais) sont un groupe de métaux aux propriétés chimiques semblables. Ils font partie de la liste de minerais stratégiques des États-Unis, de la Chine, de la Corée, du Japon et de l’Union Européenne.

Une rareté toute relative de la ressource

L’appellation « terre rare » provient de la difficulté de séparer les minerais de l’ensemble dont ils font partie (séparation par échange d’ions), qui contient notamment des métaux radioactifs tels que le thorium et l’uranium. Les terres rares ne feront ainsi l’objet d’une extraction industrielle qu’à partir des années 1940. Même si la ressource est répartie inégalement sur la planète, elle n’en reste pas moins abondante, en particulier dans les couches géologiques en profondeur. Néanmoins, leur extraction est limitée par des coûts économiques plus élevés que pour des minerais classiques et par un coût environnemental particulièrement sévère (pollution des sols, atteinte à la santé publique) avec les procédés actuels.

Structure du marché : le monopole chinois

Tout comme le lithium (voir article sur le lithium), l’utilisation de la ressource se décompose en plusieurs phases : la prospection ou exploration, l’exploitation, la transformation et la fabrication industrielle. En plus des coûts élevés d’extraction, il faut compter sur des coûts de raffinage importants en phase transformation.

Le secteur des mines constitue un risque important pour les investisseurs. En effet, lors de la phase exploration, il faut parfois de nombreux forages avant de trouver une réserve de ressource suffisamment concentrée en minerais pour que l’extraction soit économiquement viable. Cette viabilité économique dépend du prix des métaux sur le marché et en phase exploitation, une baisse des prix peut faire qu’il ne soit plus rentable d’exploiter une mine. Le marché est ainsi structuré en firmes à petite capitalisation spécialisées dans l’exploration (minières junior), en entreprises n’exploitant qu’un faible nombre de mines (minières qui sont parvenues à récolter suffisamment de fonds pour financer les installations d’exploitation) et en compagnies minières disposant des fonds et de l’expertise nécessaires pour explorer et exploiter un ou plusieurs types de ressources. En outre, la phase transformation peut être internalisée ou être effectuée par des compagnies spécialisées sous forme de partenariat.

En 2014, la production mondiale était estimée à 130 kt par l’USGS et à 84 % chinoise, soit un quasi-monopole. La mine de Bayan Obo, en Mongolie Intérieure, représente 55 % de la production chinoise suivie par les mines du Sichuan (35%) et par l’extraction des argiles ionisées (10%). Seules deux mines sont en exploitation en dehors de la Chine : Mountain Pass aux Etats-Unis exploitée par MolyCorp (non cotée car actuellement en restructuration de dettes) et Mount Weld en Australie gérée par Lynas (ASX : LYC). Les principaux producteurs, en excluant la Chine, sont les Etats-Unis (6%), l’Australie (4%), l’Inde (3%) et la Russie (2%). De 2006 à 2011, la production mondiale n’a cessé d’augmenter jusqu’à atteindre 133 kt et a ensuite connu un déclin.

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Figure 1 : Etat des projets de mines de terres rares (Source : Les Echos, 2013)

Les terres rares sont utilisées dans des secteurs stratégiques comme la haute technologie, l’industrie de la défense et les technologies « vertes », autrement dit les industries de pointe. Ainsi, en 2014, les terres rares étaient principalement utilisées dans la catalyse (60%). La Chine, les Etats-Unis, le Japon et l’Union Européenne constituent les principaux consommateurs de terres rares.

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Figure 2 : Répartition des terres rares par domaine d’application en 2014

Actuellement, l’USGS estime les réserves à 130 Mt, principalement en Chine (44%), au Brésil (17%), en Australie (3%) et en Russie. Néanmoins, en juillet 2011, des scientifiques de l’université de Tokyo affirment avoir découvert des réserves 20 à 30 fois plus concentrées en terres rares que celles de Chine, réestimant l’état des réserves à 100 Gt. En 2012, plusieurs sources indiquent que la Corée du Nord pourrait détenir près de 216 Mt d’oxydes de terres rares, ce qui bouleverserait les équilibres géopolitiques régionaux.

Les entreprises dans le secteur sont peu nombreuses. Au niveau américain, la plupart des firmes d’exploration sont canadiennes : Quest Rare Minerals (TSX : QRM), Matamec Explorations (TSX.V : MAT) ou encore Commerce Ressources (TSX.V : CCE). En ce qui concerne les compagnies minières d’extraction, les plus importantes firmes canadiennes sont Avalon Rare Metals (TSX : AVL), Iamgold Corp (TSX : IMG), Rare Elements Resources (TSX : RES), Ressources Géomega (TSX.V : GMA)  et Great Western Minerals Group (TSX.V : DWG). Au niveau chinois, on ne compte qu’une dizaine de compagnies suite à la restructuration de l’industrie par le gouvernement chinois : Inner Mongolia Baotou Steel Rare-Earth Group, pour ne citer que la plus importante. Si les activités des firmes citées précédemment ne concernent généralement que l’exploitation ou l’exploration-extraction, il existe des firmes qui contrôlent l’intégralité de la chaîne de valeur comme Ganzhou Rare Earth Group.

Enfin, il faut savoir que les prix des terres rares se négocient sur le marché, c’est-à-dire sous forme de contrats entre deux entités. Néanmoins, la Chine a lancé en 2012 une plateforme d’échanges de terres rares située à Baotou qui pourrait changer la donne.

Un marché plus que stratégique

Pour comprendre comment la Chine a imposé son monopole, il faut observer le déroulement des évènements durant la fin du siècle dernier. Au début des années 1950, les terres rares sont principalement extraites de mines en Inde et au Brésil mais l’Afrique du Sud devient rapidement le premier producteur mondial. Ce n’est que dans les années 1960 que les pays occidentaux (Australie et États-Unis principalement) commencent à extraire les terres rares et dominent le marché, grâce notamment à la mine de Mountain Pass. La Chine  produit  peu de terres rares à cette époque mais elle prend la tête de la production mondiale à partir de 1988. Cette date marque le déclin de la production occidentale à cause des conséquences environnementales dues à l’extraction mais également à cause des prix très concurrentiels de la Chine. C’est ainsi que cette dernière s’est retrouvé au début des années 2000 en situation de quasi-monopole, objectif qu’elle s’était fixé depuis 1986.

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Figure 3 : Evolution de la production mondiale de terres rares entre 1950 et 2010 (Source : USGS)

«Le Moyen-Orient a du pétrole, la Chine a des terres rares», Deng Xiaoping, secrétaire général du parti communiste chinois, en 1992

Sa demande intérieure en terres rares augmentant et afin de préserver ses réserves, la Chine décide de durcir ses quotas à l’exportation en 2006. Dès lors, elle n’a cessé de les abaisser de 5 à 10 % par an. A ce moment précis, la Chine s’est arrogé le pouvoir de négociation et de fixation des prix des terres rares. S’ensuit une période de développement très agressif de son industrie liée aux terres rares : baisse du nombre de licences d’exportation et durcissement des taxes à l’exportation pour faire augmenter les prix et favoriser la délocalisation des entreprises étrangères en Chine avec pour but final d’accélérer les transferts de technologies. Elle a également entamé une refonte complète de son appareil productif en constituant de véritables oligopoles publics et en s’assurant une expertise à tous les niveaux de la chaîne de valeur que ce soit au niveau des procédés de séparation en phase exploitation ou de la production industrielle (produits de haute technologie). Afin de préserver ses ressources (au rythme actuel, la Chine ne dispose que de 30 ans de réserve), elle fait la chasse aux mines illégales, fixe des quotas de production stricts et constitue des stocks stratégiques des quatre terres rares brutes les plus critiques.

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Figure 4 : Evolution des prix de trois des oxydes de terres rares les plus critiques (Source : http://www.metal-pages.com)

Si le Japon a très tôt perçu le rôle stratégique des terres rares et a tenté de limiter sa dépendance aux approvisionnements chinois, les États-Unis et l’Union Européenne n’ont compris le danger que lors de la crise de l’automne 2010, où la Chine a cessé ses exportations de terres rares vers le Japon à cause du conflit territorial les opposant en mer de Chine. S’en est suivi une envolée des prix (le terbium a ainsi vu son prix multiplié par 9) qui a déclenché l’adoption de stratégies visant à sécuriser son approvisionnement ainsi qu’une plainte en juillet 2011 du Japon, des États-Unis et de l’Union Européenne auprès de l’OMC pour entraves à la concurrence. En 2015, soit près de 4 ans plus tard, la Chine mettait fin à ses quotas remplacés par un système de licences à l’exportation mais avait mis à profit ce temps pour développer encore davantage son industrie et son expertise dans le domaine.

Le Japon et les pays occidentaux ont structuré des programmes de recherche et mis en place des institutions (Critical Materials Institute aux États-Unis et ERA-MIN pour l’Europe) ayant pour mission de diversifier les sources d’approvisionnement, de recycler les terres rares et de développer des matériaux de substitution (Ford et Toyota ont par exemple réduit la part de dysprosium dans leur moteur).

En outre, plusieurs pays ont lancé des programmes de développement de leur industrie en terres rares, de l’exploration jusqu’à la fabrication de produits finis (États-Unis et Canada en particulier), et une cinquantaine de projets d’exploration et d’exploitation ont été lancés. L’Allemagne a ainsi participé au financement d’une minière junior, les États-Unis ont rouvert leur mine de Mountain Pass et de nombreux projets sont à l’étude au Canada. Néanmoins, selon un rapport du BRGM, seuls deux ou trois projets seront susceptibles d’aboutir à l’horizon 2020 et selon Bloomberg, seulement une vingtaine de sociétés sont aujourd’hui capables de produire des terres rares, à cause des coûts de production élevés et du peu d’investissement public. La faillite récente de Molycorp, à cause des prix très bas des terres rares sur le marché, ne vient qu’étayer cette thèse.

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Figure 5 : Etat de la situation concernant le commerce de terres rares en 2014 (Source : USGS 2015, Canada Rare Earth)

Un contexte favorable aux terres rares

Actuellement, les prix des terres rares sont particulièrement bas et cela est en partie liée à la crise économique de l’Union Européenne et de la Chine. Néanmoins, les terres rares sont utilisées dans des secteurs hautement stratégiques au potentiel de croissance considérable. En effet, la défense et l’indépendance énergétique constituent des impératifs pour la souveraineté d’un pays. Et cela est d’autant plus vrai que la transition énergétique, avec l’avènement des technologies « vertes » (voitures électriques, éoliennes), est fortement consommatrice de ces terres rares. L’Allemagne a voté l’arrêt de ses centrales nucléaires à l’horizon 2020 et le développement de parcs d’éoliennes sera nécessaire afin de pallier ce déficit de production. Dans le même temps, la Chine a dévoilé son plan éolien que la production actuelle de terres rares ne suffirait même pas à mettre en œuvre. En outre, on assiste à une montée du nationalisme des ressources et une demande interne chinoise de plus en plus importante (elle représente seulement 40% du PIB contre 70% aux États-Unis, soit un potentiel conséquent). Tout cela laisse présager une augmentation continue de la demande au cours des prochaines années.

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Figure 6 : Offre et demande pour les éléments de terres rares dits critiques (Source : Ressources naturelles Canada)

De nombreux programmes de recherche de produits de substitution existent mais il faudra entre 10 et 20 ans avant qu’ils ne soient mis sur le marché et c’est un pari hasardeux quand l’évolution du cours des terres rares est incertaine à long terme. Car le monopole chinois et la politique de bas prix ont dissuadé les compagnies occidentales de procéder à l’exploration de gisements potentiels alors que la ressource est abondante, ce qui laisse présager la découverte de nouveaux gisements, maintenant ainsi des prix bas.

En outre, la Chine a clairement exprimé son désir d’externaliser son approvisionnement, ne souhaitant plus « assumer les coûts écologiques liés à l’extraction des terres rares ». Cette décision est également motivée par la préservation de réserves stratégiques et pourrait propulser les cours vers le haut si elle décidait de baisser sa production.

La Chine conserve pour l’instant une indéniable expertise sur la chaîne de valorisation des terres rares. Pour les pays consommateurs, trois stratégies possibles se dessinent : diversifier ses fournisseurs, réduire la consommation et favoriser le recyclage. Au rythme effréné actuel de la consommation, au vu des plans de développement de la production énergétique « propre » et du fait que le recyclage est trop peu efficient, la demande va dépasser largement l’offre, provoquant une hausse certaine des prix à court terme. La solution réside dans le développement et la recherche de procédés plus efficaces mais également par la constitution d’une véritable filière des terres rares. Néanmoins, si aucune technique d’extraction plus respectueuse de l’environnement n’est développée, les Etats seront-ils prêts à ouvrir des mines dont l’exploitation causera des problèmes environnementaux et de santé publique, permettant certes de réguler les prix et d’approvisionner leur industrie de haute-technologie ? S’il est probable que les prix vont grimper à court terme, l’avenir reste incertain quant à l’évolution sur le long terme. Dans tous les cas, les terres rares constituent une ressource stratégique dont il est important de suivre l’évolution.

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Les Echos (4 février 2015). Terres rares : quand l’Occident rêve de bousculer le monopole de la Chine. Les Echos. Tiré de : http://www.lesechos.fr/04/02/2015/LesEchos/21870-110-ECH_terres-rares—quand-l-occident-reve-de-bousculer-le-monopole-de-la-chine.htm

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Bloomberg Business. Tiré de : http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-06-28/how-a-bet-on-rare-earths-flopped-as-scarcity-was-a-mirage

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First Quantum Minerals rebondit après des mois difficiles

First Quantum Minerals Inc. (TSE:FM) a vu ses actions grimper de 1.36$CAD, soit une augmentation de 18.16%, durant la journée de mercredi pour atteindre 8.85$CAD. En effet, la compagnie minière canadienne a acquis beaucoup de momentum au cours des cinq derniers jours, ayant touché le fond durant la journée du 28 Septembre à 4.52$CAD.

Pour mettre en contexte, le déclin du prix du cuivre des 5 derniers mois, qui est passé de 2.92$US à 2.25$US à son plus bas, soit une baisse de 23%, a entrainé avec lui la minière canadienne qui elle aussi a perdu énormément de sa valeur, passant ainsi de 19.52$CAD à 4.52$CAD, soit une perte nette de 76.8%. Pour faire face à une telle situation critique, la compagnie a décidé de couper ses coûts de production à travers un grand nombre de mises à pieds, une réduction de 20% des salaires et une revue à la baisse des coûts de son projet phare « Cobre Panama » de 7%. Une réduction de 1G$US de la dette a aussi été prévue par la compagnie, d’ici la fin du premier trimestre de 2016.

Ces réductions drastiques des coûts permettent ainsi à la compagnie de présenter de meilleurs bilans financiers à court terme. Cela démontre le sérieux de la compagnie à vouloir garder la tête hors de l’eau durant ces moments difficiles, attendant alors que l’orage passe. Au cours des derniers jours, une combinaison de facteurs, dont le rebond des matières premières, notamment le cuivre, qui est la production principale de la compagnie, a fait grimpé énormément le cours de l’action. En effet, de nombreux analystes ont fait récemment des recommandations positives (12 « buy », 8 « hold » et 1 « sell »). L’orage est-il enfin passé pour First Quantum Minerals Inc.? À suivre.

Bibliographie:

Nasdaq (7 Oct. 2015). Copper Price.

Duncan, F. (7 Oct. 2015). First Quantum Minerals Limited Stock Rating Reaffirmed by Citigroup Inc. (FM). Dakota Financial News.

The Canadian Press (6 Oct. 2015). First Quantum to sell assets, reduce debt by at least $1-billion by end of first quarter. Globe and Mail.

Bloomberg News (21 Sept. 2015). First Quantum’s growth plans worry analysts as copper demand drops. The Globe and Mail.

Lithium : Haute Tension

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(Photo d’une piscine d’extraction de lithium. Rawls, 2013)

Le 4 septembre dernier, Western Lithium USA Corp. (TSXV:WLC) annonçait que Lithium Americas Corp. (TSXV:LAC) acceptait de se faire racheter. Le même jour, Nemaska Lithium Inc. (TSXV:NMX.V) recevait son certificat d’autorisation de la part du Ministère du Développement Durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements Climatiques (MDDELCC), lui permettant de continuer dans ses démarches pour ouvrir une nouvelle mine de lithium au Québec. Une semaine plus tôt, Tesla Motors Inc. (NASDAQ:TSLA) concluait un accord avec Bacanora Minerals Ltd. (TSXV:BCN.V) et Rare Earth Minerals PLC (LN:REM), sécurisant ainsi un fournisseur pour sa nouvelle « Giga-usine » de batteries LiIon.

Le lithium est un élément chimique qui est utilisé pour de nombreuses applications, allant des médicaments à certains verres céramiques, en passant par les batteries LiIon. Étant une ressource rare dont la demande était relativement faible jusqu’à présent, peu de mines l’extraient. Quelles sont donc les dynamiques de marchés de ce matériau ? Et quel semble être son avenir ?

La structure du marché

Le secteur minier est assez unique en son genre, et le marché du lithium ne déroge pas à la règle. Dans un premier temps, il s’agit de trouver les ressources : c’est la phase d’exploration. On distingue ensuite les réserves globales et les réserves économiquement viables. En effet, il existe souvent, dans le secteur minier, différentes méthodes pour extraire une ressource, chacune ayant des coûts d’extraction différents. De plus, pour une même méthode, les coûts peuvent varier en fonction de la concentration de l’élément désiré. C’est pourquoi, selon le prix auquel se vend la ressource, et son coût d’extraction, il est parfois non profitable de l’extraire (le pétrole en est le parfait exemple : l’extraction en Arabie Saoudite est bien moins coûteuse que celle des sables bitumineux au Canada). En ce qui concerne le lithium, les réserves découvertes à ce jour se concentrent principalement en Amérique du Sud, dans le « triangle du lithum », constitué par la Bolivie, l’Argentine et le Chili. La figure 1 ci-dessous représente les réserves connues à ce jour (Janvier 2015) selon le pays d’origine. Les données sont celles de l’USGS (United States Geological Survey).

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Figure 1 : Réserves mondiales de lithium en Mt (total : env. 39.5 Mt) (USGS, 2015)

Ainsi, les pays du triangle du lithium représentent environ 60% des réserves mondiales connues à ce jour. Cependant, si l’on considère les réserves exploitables, leur part de marché devient encore plus grande. En effet, ces pays ont accès au lithium sous forme de saumure (brine en anglais), c’est-à-dire d’eau fortement salée. L’exploitation du lithium par évaporation de saumure est la moins coûteuse. C’est pourquoi ces pays possèdent les réserves ayant le plus de valeur.

En ce qui concerne la production, elle est dominée par le Chili et l’Australie, produisant respectivement 13 kt et 12.9 kt, soit environ 35% de la production mondiale chacun. En effet, cette dernière est estimée à 36 kt en 2014. Il est intéressant de noter que la Bolivie, première réserve mondiale, ne produit presque rien ! En fait, à cause de la combinaison du faible développement du pays et d’un nationalisme fort, le pays n’arrive pas à construire de mines assez rapidement. Les compagnies locales n’ont pas l’expertise que les entreprises étrangères possèdent, et celles-ci ne sont pas les bienvenues en Bolivie, posant ainsi un réel frein au développement de mines de lithium. En ce qui concerne la croissance de la production globale, elle est évaluée à environ 6% entre 2013 et 2014.

La dynamique

La demande de lithium a connu une croissance similaire à la production au cours des dernières années, résultant à un prix du lithium plutôt stable. Il est à noter que pour cette ressource, il n’existe pas de contrats transigés en bourse. Le lithium se vend donc de gré à gré (en anglais « Over The Counter », OTC). Cela explique aussi la stabilité de la ressource, étant sujette à des ententes à moyen terme entre compagnies acheteuse et vendeuse.

Le lithium est principalement utilisé pour fabriquer des verres et céramiques, occupant 35% des parts, et des batteries, à 31%. Ces batteries LiIon étaient principalement utilisées dans les appareils électroniques. Cependant, avec l’avènement de la voiture électrique, ces batteries sont en train de voir leur production grimper très rapidement. Avec de plus en plus de constructeurs automobiles qui se lancent dans le marché électrique, et avec Tesla Motors qui planifie de produire un demi-million de batteries par année, on peut s’attendre à une forte hausse de la demande de lithium dans les quelques années à venir.

Peut-on donc s’attendre à une hausse soudaine des prix? Cela est encore à voir, puisque le prix se négocie principalement à travers des contrats entre deux parties. Les compagnies déjà en place ont déjà leurs ententes, et celles comme Tesla sont à la recherche de nouveaux producteurs. Ainsi, les nouveaux acheteurs vont se tourner vers des compagnies « juniors », qui sont au stade de prospection et qui cherchent du financement. Ces dernières sont des firmes à petite capitalisation qui se tournent vers des grands acheteurs pour pouvoir s’assurer d’avoir des rentrées d’argent certaines. Ainsi, nombreuses de ces entreprises sont côtées à la bourse de Toronto, mais sur le marché à petite capitalisation : le TSX Ventures. À moyen terme, on pourrait alors voir une forte croissance des compagnies juniors spécialisées dans le lithium sans voir une grande hausse du prix. Chacune des deux parties y verraient son avantage, l’acheteur payerait un prix relativement faible pour une période déterminée, alors que la « junior » pourrait s’assurer de sa croissance. Une autre question se pose donc : les réserves mondiales de lithium sont-elles suffisantes pour supporter l’avènement des voitures électriques ?

Mining.com (3 Sept. 2015). Elon Musk: More Tesla Gigafactory lithium deals to come. Mining.com. Tiré de www.mining.com/web/elon-musk-more-tesla-gigafactory-lithium-deals-to-come/

Morris, D. Z. (26 Avr. 2015). The era of the electric car promises a lithium mining boom, but new lithium startups are floundering. Here’s why. Fortune. Tiré de fortune.com/2015/04/26/lithium-mining/

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Fehrenbacher, K. (28 Août 2015). Tesla agrees to buy lithium from mine in Mexico for Gigafactory. Fortune. Tiré de fortune.com/2015/08/28/tesla-lithium-mine-mexico/

Market Watch (4 Sept. 2015). Western Lithium and Lithium Americas Announce Completion of Merger. Market Watch. Tiré de www.marketwatch.com/story/western-lithium-and-lithium-americas-announce-completion-of-merger-2015-09-04

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El Niño : vers une hausse des cours de certains métaux ?

Alors que la 21ème conférence des parties de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 2015 approche à grands pas, le phénomène climatique El Niño pourrait venir affecter les marchés de matières premières et en particulier le cours de certains métaux.

Se caractérisant par une hausse des températures de l’océan Pacifique Sud, à proximité des côtes du Chili et du Pérou, El Niño affecte le climat de plusieurs régions importantes du globe, provoquant des sécheresses ou des pluies diluviennes selon les zones (cf. carte ci-après).

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Effets habituels du phénomène El Niño (Source : Financial Times)

En mai dernier, les agences météorologiques des Etats-Unis et du Japon, suivies par celle de l’Australie, annoncent que le phénomène El Niño sera plus intense et plus long que lors des occurrences précédentes. Les effets pourraient semble-t-il même se faire sentir dans les semaines à venir en Australie, selon certains experts.

« Les mines de zinc et de cuivre au Pérou et au Chili sont sous la menace des inondations ou des problèmes de transport, ce qui entraîne souvent des hausses de prix », Caroline Bain, économiste chez Capital Economics

S’il est évident que les récoltes et donc le cours des matières premières agricoles seront affectés, le cours des métaux ne devraient pas être insensible à un tel événement climatique. En effet, le Chili et le Pérou pourraient être touchés par de fortes pluies, des inondations voire même des séismes impactants l’extraction minière en elle-même mais également le transport des minerais alors même que 4.7M de tonnes de cuivre devraient être produit à partir des mines de ces deux pays, soit 45% de la production mondiale. La production de zinc devrait être fortement impactée de même que celle du fer ou de l’argent pour ne citer que ceux-là.

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Localisation géographique des ressources des principaux minerais en 2010 (Source : Raw Materials Group, 2010)

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Production minière par région et type de métaux en 2009 (Source : Raw Materials Group, 2010)

En outre, des sécheresses sont attendues sur le continent de l’Océanie et en Indonésie impactant encore davantage la production mondiale de ces métaux et du cuivre en particulier. En 1990, la mine de cuivre d’OK Tedi en Papouasie-Nouvelle-Guinée avait dû ainsi cesser de produire en raison d’un assèchement des cours d’eau utilisés pour transporter le minerai.

Enfin, selon le FMI, les multiples épisodes de sécheresse, en particulier en Asie, entraîneront une baisse de la production d’électricité des barrages hydroélectriques et des centrales thermiques, accroissant la demande en énergies fossiles. Ce phénomène est amplifié par l’irrigation accrue des plantations.

Si les prévisions des analystes météorologiques s’avèrent justes, il est à prévoir une hausse des combustibles fossiles et de certains métaux, en particulier du cuivre dont le cours n’a cessé de baisser depuis 2011 et du zinc dont les stocks affichent un niveau dramatiquement bas. Reste à savoir comment va réagir le marché, surtout après la fausse alerte ayant annoncé le même phénomène en 2014.

Bibliographie:

Jacque M. (8 septembre 2015). La production des matières premières à la merci du retour d’El Niño. Les Echos. Tiré de : http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021310354325-la-production-des-matieres-premieres-a-la-merci-du-retour-del-nino-1153390.php?F7IvQVZuIxkya2hi.99#

Les Echos. (9 septembre 2015). Faut-il craindre le prochain El Niño ? Les Echos. Tiré de :
http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021308536905-faut-il-craindre-le-prochain-el-nino-1153163.php?VD3Dqbrgtx3ZwMwU.99

Lewis L. & Terazono E. (10 juin 2015). Commodity markets braced for El Niño impact. The Financial Times. Tiré de : http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c43241a0-0f54-11e5-897e-00144feabdc0.html#axzz3lMRxVHiu

Analyse de l’impact de l’Apple Watch sur le cours de l’or.

Le géant de l’électronique Apple (NASDAQ:AAPL) a lancé en grande pompe son dernier produit, l’Apple Watch. Disponible à la vente en Avril, ce produit existe en plusieurs versions allant de la version dites classique au prix de 350$, une version sport en aluminium 550$ et enfin une version de luxe coutant la bagatelle de 10000$US (17000$US pour la version la plus luxueuse). Ce modèle ‘’de Luxe ‘’ représente une caractéristique fondamentale, le boitier est fait entièrement d’or 18 carats.

La demande d’Apple en OR en se basant sur les chiffres présentés :  

Depuis l’annonce de la sortie de l’Apple Watch, plusieurs articles tendent à quantifier l’impact de ce produit sur le marché de l’or. En voici un compte rendu

Selon une enquête menée par le Wall Street Journal, Apple a fait une commande de plus de 6 millions d’unités auprès de ses fournisseurs pour le premier trimestre en anticipation de la demande lors de la sortie prévue en Avril. Cette commande concerne tous  les modèles de l’Apple Watch, mais la compagnie compte vendre essentiellement des unités du modèle entrée de gamme, du moins lors du premier trimestre. Une grande croissance de la demande pour les modèles de luxe est prévue lors du second trimestre.  Cette demande se basera essentiellement sur le marché chinois, marché dans lequel Apple enregistre de très bons résultats dernièrement. La compagnie compte donc produire plus de 1 millions d’unités de son modèle en or par mois à partir du second trimestre.

Les premiers chiffres produits par Apple laissent croire que les dimensions du boitier en or de l’Apple Watch seront de 42 x 35,9 x 10,5 mm, portant ainsi la quantité d’or 18-Carat dans chaque montre à 2 troy once (62.2 grammes) d’or. Maintenant il faut aussi savoir que l’or 18-carat ne contient que 75% d’or, l’or étant un matériau très ductile, il est mélangé avec d’autres métaux, ce qui ramène la quantité d’or pur utilisée à 47.5 grammes d’or. En ayant en tête que les estimations des ventes selon Apple placent le modèle de luxe à plus de 1 million de produits vendus par mois, ceci implique que Apple consommera plus de 746 tonnes d’or par an. La production totale d’or issues des mines est de 2770 tonnes (2014) annuellement, ce qui ferait d’Apple l’un des grands acteurs mondiaux avec un peu moins du tiers de la consommation mondiale d’or.

L’analyse

Cette information a pour le moins eu l’effet de dynamiser le prix de l’or stagnant depuis trop longtemps. Toutefois, plusieurs données ont été omises dans cette analyse.

La production mondiale d’or : La production annuelle d’or dans le monde en 2014 est restée assez constante comparée à 2013, mais les chiffres présentés par les différents articles dans les médias y compris le Wall Street Journal ne tiennent pas compte de l’or recyclé (le Scrap). La production annuelle d’or issus du Scrap est approximativement de 1300 tonnes, ce qui ramène la consommation d’Apple aux alentours de 19.6% de la production mondiale.

La consommation d’or par Apple 749 tonnes/an ? : Ce nombre largement relayé par les médias est issus de deux estimations. La première étant la quantité d’or présent dans chaque montre et le nombre de montres de luxe vendues par Apple. Prenons un moment pour analyser ces chiffres :

  • L’auteur de l’article du Wall Street Journal estime que les ventes du modèle de luxe à 10000$US atteindront 1 millions d’unités par mois lors du second trimestre de 2015 (12 millions par an) afin de répondre à la demande intarissable du marché chinois. Il n’y a aucun doute que la demande en or du marché asiatique est très importante, mais analysons les résultats de ces prévisions. En vendant 12 millions de montres de luxes par ans, à 10000$ l’unité, cela impliquerait qu’Apple génèrera plus de 120 $BUS annuellement et cela ne concernera qu’un seul produit de la marque. Ces chiffres me semble extrêmement élevés en prenant en considération que beaucoup de consommateurs opteront pour des modèles moins onéreux.
  • Remarquons aussi que 120 B$US généré à partir de ce produit uniquement représente plus de la moitié des revenus annuels de Apple (~ 210 B$US). L’idée même qu’un seul produit générera plus de revenus que la plupart des compagnies présentes dans le Top 500 est assez déstabilisante. Prenons l’exemple du géant de la distribution Target (NYSE:TGT) ayant comme chiffre d’affaire 72,62 B$US, l’Apple Watch produirait deux fois plus de ventes que cette compagnie.
  • Et enfin, notons aussi qu’Apple a annoncé qu’une nouvelle technologie sera utilisée pour produire son or 18K utilisé dans les montres. Cette technologie brevetée l’année dernière par Apple permettrait de produire de l’or 18K deux fois plus solide. Cette technologie consiste à ajouter de la poudre de céramique à sa poudre d’or pure, puis chauffer et comprimer le mélange pour obtenir de l’or 18K beaucoup plus solide et résistant à toutes formes de rayures. Mais un autre point intéressant dans le cadre de notre analyse est que lors du dépôt du brevet par Apple, une mention spéciale concernant la quantité d’or utilisée parait. En effet cette technologie permet de produire de l’or 18K deux fois plus solide mais aussi en utilisant deux fois moins d’or tout en gardant la certification 18K. Ceci impliquerait que la quantité d’or pure achetée par la compagnie pourrait être beaucoup moins grande.

 En résumé, l’AppleWatch aura certainement un impact sur le cours de l’or, mais cet impact sera moins important que ce que nous mène à croire les medias. Apple sera un nouvel acteur mondial d’or mais sa contribution se placera loin des 30%. Plus essentiellement, si vous pensez que la montre en or répondra aux attentes et sera ce produit phare de l’année, n’investissez pas dans l’or mais plutôt directement dans la compagnie Apple. Il y’a certainement des raisons qui justifie l’achat d’or ; valeur refuge ou encore afin de Hedge une position contre la hausse des taux d’intérêts, mais la demande que créera l’Apple Watch ou toutes industries excluant la joaillerie ne devrait pas justifier cet achat étant donne l’impact mineur que ces facteurs auront.

Article par : Amine Sadki

Bibliographie

Apple set to buy a third of world’s gold for luxury Apple Watch. (n.d.). Retrieved from News.com: http://www.news.com.au/technology/apple-set-to-buy-a-third-of-worlds-gold-for-luxury-apple-watch/story-e6frfrnr-1227239444734

Centers, J. (2015, February 24). How Much Gold Will the Apple Watch Edition Consume? Retrieved from TidBITS: http://tidbits.com/article/15443

Jamasmine, C. (2015, March). Apple buying a third of world’s gold to meet demand for iWatch. Retrieved from Mining.com: http://www.mining.com/apple-buying-a-third-of-worlds-gold-to-meet-demand-for-iwatch-14071/

Kramer-Miller, B. (2015, May). Apple’s iWatch Is Not A Catalyst For Gold. Retrieved from Seeking Alpha: http://seekingalpha.com/article/3002776-apples-iwatch-is-not-a-catalyst-for-gold?page=2

Luk, L. (2015, February). Apple Orders More Than 5 Million Watches for Initial Run. Retrieved from Wall Street Journal : http://blogs.wsj.com/digits/2015/02/17/apple-orders-more-than-5-million-watches-for-initial-run/

Prix de l’or : Pas de hausse à l’horizon

Les acteurs du marché financier accordent une grande importance à l’analyse du prix de l’or. En effet, son passé demandant à certains pays de garantir leur monnaie par des réserves d’or influence encore l’importance que les analystes accordent au métal précieux. De plus, l’or a toujours démontré des liens étroits avec l’économie américaine, notamment avec la valeur du dollar et les taux d’intérêts des bons du Trésor.

En ce sens, la forte augmentation du dollar américain des derniers mois laisse croire à une baisse prochaine du prix du métal précieux. Bien que l’or semble historiquement moins volatile lors des hausses rapides du dollar, l’écart actuel demeure grand comparativement aux données historiques. De plus, les futures confirment cette tendance avec des prix à la baisse.

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En lien avec cela, les investisseurs attendent les résultats officiels du «Federal Reserve policy meeting» qui indiquera si les taux d’intérêts américains seront revus à la hausse tel que le comité l’avait laissé sous-entendre. Les analystes vont jusqu’à faire l’analyse inverse pour justifier cette hausse de taux d’intérêts par rapport au prix de l’or. Le graphique suivant démontre cette corrélation qui pourrait indiquer un taux d’intérêt plus élevé sous peu, puisque les courbes s’éloignent déjà depuis plus d’un an. À l’inverse, si les taux sont maintenus, certains prédisent une hausse du prix de l’or afin de compenser cet écart. Par contre, le consensus semble beaucoup plus fort pour une hausse du taux directeur et une baisse du prix de l’or.

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Dans cette situation, l’explication est simple. Puisque les investissements sont susceptibles de rapporter plus lorsque le taux est supérieur, les gens délaissent l’or, car le coût d’opportunité augmente. En effet, le métal précieux présente un rendement relativement constant comparativement au marché, mais plus bas.

À la vue de cette situation, plusieurs fonds adoptent une position short sur l’or et croient ainsi que le métal précieux continuera sa chute. Avec un prix de l’or déjà relativement bas, l’impact sur les producteurs d’or est important. Plusieurs d’entre eux s’efforcent de réduire leurs coûts de production afin de survivre malgré un prix bas sur le marché. C’est également les marges de profits qui sont réduites de manière importante. Avec plusieurs analystes voyant le prix de l’or sous les 1000 $US, l’impact pourrait être majeur pour les compagnies. Le tableau suivant présente l’ensemble des coûts de production pour les grands joueurs du secteur et le graphique confirme cet effort des compagnies à réduire leurs coûts et à s’améliorer.

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Bref, le marché de l’or risque de bouger assez rapidement avec les décisions de la FED, reste à savoir si les taux augmenteront cette semaine ou seulement dans quelques mois. Cette décision aura également des impacts directs sur les entreprises aurifères canadiennes qui sont avantagées par le taux de change actuel, mais qui doivent tout de même redoubler d’efforts afin de suivre au bas prix de l’or.

Sources

Els, Frank. (13/03/2015). These are the most bullish gold price charts you’ll see today. Mining.com. Tiré de http://www.mining.com/these-are-the-most-bullish-gold-price-charts-youll-see-today/

Jamasmie, Cecilia. (17/03/2015). Gold down to 4-month low ahead of Fed Reserve meeting. Mining.com. Tiré de http://www.mining.com/gold-4-month-low-ahead-fed-reserve-meeting/

Els, Frank. (16/03/2015). Hedge funds cut bullish gold price bets 60% since January. Mining.com. Tiré de http://www.mining.com/hedge-funds-cut-bullish-gold-price-bets-60-since-january/

Basov, Vladimir. (17/03/2015). How top gold producers margins are being squeezed. Mining.com. Tiré de http://www.mining.com/top-gold-producers-margins-squeezed/

Industrie forestière : Tendances et impact du prix du pétrole

L’industrie forestière canadienne a été malmenée à plusieurs reprises dans la dernière décennie notamment par la baisse constante de la demande de papier journal. En effet, la plupart des compagnies spécialisées en sciage de produit du bois, particulièrement au Québec, sont dépendantes des papetières qui achètent leurs copeaux de bois provenant de la différence entre l’arbre rond et les morceaux vendus rectangulaires. Or, avec la baisse de la demande de papier, plusieurs papetières ont fermé leurs portes laissant croire un surplus des copeaux sur le marché, mais ce ne fut pas le cas, car au même moment, les usines de sciages non efficientes ont également fermé leurs portes. La diminution du territoire exploitable au Québec est également responsable de certaines fermetures. Cette situation mélangée avec la chute du prix suite à la crise financière de 2008, amena une autre période difficile pour l’industrie québécoise.

En parallèle, depuis 2008, les mises en chantiers aux États-Unis ont pris beaucoup de temps à revenir à un niveau suffisamment élevé pour faire augmenter la demande au Canada (voir l’article publié le 20 février : Lente reprise des mises en chantier aux États-Unis : Retour au niveau de 2008). Dans l’Ouest canadien, les ventes ont été comblées par un important volume d’exportation vers la Chine qui se développait très rapidement au même moment. Entre 2005 et 2015, les exportations de la Colombie-Britannique ont passé d’environ 200K m3 à plus de 7000K m3 en 2013. Ainsi, encore une fois, les opérations du Québec et de l’Ontario ont eu le plus de difficulté lors de cette période. Malgré tout, le fait que le marché chinois demandait beaucoup à la Colombie-Britannique a tout de même déchargé le marché américain déjà assez inondé suite à la crise de 2008 où le taux de mise en chantier atteignait son plus bas.

Sans titre Alors que le nombre de mises en chantier de janvier 2015 laisse présager le même nombre qu’en 2008, le prix du pétrole est également en baisse. Ainsi, pour une industrie consommatrice de pétrole comme celle du bois d’œuvre qui demande beaucoup de transport le tout s’annonçait bien. En effet, la baisse du prix du pétrole réduit les dépenses des compagnies forestières et la baisse du dollar canadien augmente la valeur de leurs ventes essentiellement faites en dollars américains. Ce contexte favorable laissait bon augure, mais la réalité est un peu moins rose.

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La baisse du prix du pétrole a affecté toutes les monnaies des pays forts exportateurs de pétrole tels que le Canada et la Russie. Or, le rouble a réduit beaucoup plus brusquement que le dollar canadien. De juillet à janvier, le Rouble a perdu environ 50% de sa valeur tandis que le dollar canadien en a perdu 15% dans la même période.

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Ainsi, il est plus avantageux pour la chine de concentrer son approvisionnement chez son voisin russe, qui était déjà un grand fournisseur du pays. De plus, le marché chinois tend à réduire sa croissance, ainsi la demande augmente légèrement moins vite que prévue par les analystes. L’achat de bois en général a tendu à diminuer au dernier trimestre de 2014 pour tout le marché chinois. (Ekstrom, 2015) Cela impacte alors le marché de l’ouest canadien qui doit retourner sa production vers son second marché de prédilection : les États-Unis. Ainsi, encore une fois l’industrie québécoise ne peut pas bénéficier de cette période de repos et doit s’entretenir de rigueur afin de produire à moindres coûts pour faire la compétition avec cette nouvelle offre sur le marché.

En plus de cet impact qui augmente l’offre sur le marché américain, toutes ces informations sont publiques, ainsi les acheteurs américains savent qu’ils peuvent réduire le prix, mettant encore plus de pression sur l’industrie québécoise.

 

Sources

Ekstrom, Hakan. (2015). Softwood Log Imports to China Slowed in the 4Q/14. Wood working network. http://www.woodworkingnetwork.com/wood/lumber-data-trends/Softwood-Log-Imports-to-China-Slowed-in-the-4Q14-291732481.html#sthash.6ccoC5DS.dpbs

Forestry Innovation Investment. (2014). B.C. Forest Sector & Markets : Key Markets. Consulté de 26 février. http://www.bcfii.ca/bc-forest-sector/key-markets/china/

Index Mundi. (2015). Softwood logs Index. http://www.indexmundi.com/commodities/?commodity=soft-logs

Shochat, Gill & O’Shea, Sean. (2014). Russian timber thieves selling wood in North America, environmentalist says. http://globalnews.ca/news/1592177/russian-timber-thieves-selling-wood-in-north-america-environmentalist-says/

Lente reprise des mises en chantier aux États-Unis : Retour au niveau de 2008

Alors que l’économie américaine accentue sa croissance, le nombre de démarrages de chantier aux États-Unis atteint de nouveaux sommets depuis 2008. En effet, le nombre de mises en chantier a pris beaucoup de temps à retrouver le niveau auquel il se situait avant la crise économique, alors que les marchés financiers américains avaient retrouvé leur niveau en moins de quatre ans. Pour la première fois depuis plus de six ans, le nombre de mises en chantier est supérieur à 1M par année (US Census Bureau, 2015), correspondant à plus de deux fois le nombre de mise en chantier au creux de la crise économique. Bien que cet indicateur présente une tendance favorable pour l’industrie forestière canadienne, il est loin des 2,2M de mise en chantier des années 2005 et 2006 (US Census Bureau, 2006). Le graphique suivant présente l’évolution depuis 2008.

United states housing starts

Quel est le réel impact des mises en chantiers sur le Canada ?

L’industrie du bois contribue fortement à l’ensemble des exportations du Canada vers les États-Unis. En 2004, plus de 80% de la production de produits du bois du Canada était exportée vers les États-Unis (Hasselback, 2014). Bien que cette proportion ait diminué de manière significative à un peu moins de 60%, les indicateurs économiques américains demeurent très importants pour connaître l’état de l’industrie canadienne. Le taux de change a également énormément d’impact pour ce type de compagnie qui ont la majorité de leurs ventes en dollars américains. Finalement, les politiques des douanes ont causé de nombreux débats par le passé et ont fortement influencé la santé de l’industrie canadienne, particulièrement au Québec. Dans ce sens, les prochains mois pourraient à nouveau être plus complexe avec la fin de l’entente sur l’échange du bois d’oeuvre entre le Canada et les États-Unis. Le traité se terminant en 2013 avait été rallongé de deux ans, mais doit cette fois-ci être renégocié afin de s’adapter à la situation économique. Ainsi, les disputes sur le sujet entre les deux pays pourraient refaire surface.

Références :

Hasselback, Drew. (31 octobre 2014). The granddaddy of all Canadian-U.S. trade disputes is about to rear its ugly head again. Financial Post. http://business.financialpost.com/2014/10/31/the-granddaddy-of-all-canadian-u-s-trade-disputes-is-about-to-rear-its-ugly-head-again/

Natural Ressources Canada. (2015). Forest products. Gouvernent of Canada. http://www.nrcan.gc.ca/forests/industry/13317

U.S. Census Bureau. (2015). New residential construction in december 2014. U.S. Census Bureau http://www.census.gov/construction/nrc/pdf/newresconst.pdf

U.S. Census Bureau. (2000 à 2015). Housing starts data. Trading economics. http://www.tradingeconomics.com/united-states/housing-starts

Réduction des taux hypothécaires par les grandes banques du pays

Si vous êtes à la recherche d’un prêt hypothécaire, vous tombez à point: les taux sont au plus bas. En effet, la baisse du taux directeur de la Banque du Canada a permis aux banques de réduire leurs taux d’intérêt préférentiels, qui déterminent entre autres les taux hypothécaires variables.

Depuis mercredi (28 février), on assiste progressivement à la baisse du taux d’intérêt préférentiel des plus grandes banques du pays -la RBC, la Banque TD, la CIBC, la Banque de Montréal et la Banque Scotia – passant ainsi de 3.00% à 2.85%.

Ce phénomène est expliqué par la décision de la banque centrale d’abaisser son taux d’un quart de point de pourcentage pour le faire passer à 0.75%, dans le but de ralentir les effets de l’effondrement des prix du pétrole sur l’économie canadienne. Les banques commerciales, dont les taux préférentiels suivent généralement la tendance du taux directeur, profitent alors d’économies considérables qui sont redistribuées partiellement aux consommateurs, l’autre partie contribuant à protéger leurs marges bénéficiaires étant donné les faibles taux de financement à un jour.

Des courtiers hypothécaires ont également souligné que les taux pourraient chuter encore davantage lorsque le marché immobilier printanier prendra son plein élan.

Le fameux site de comparaison des taux hypothécaires du pays RateSpy.com, qui évalue généralement les plus fiables taux auquels les banques prêteront à leurs clients , a confirmé cette tendance générale. Selon le fondateur du site, des taux hypothécaires fixes à cinq ans atteignent 2.84%. Ce n’est pas très loin du taux le plus bas (2.74%) atteint en avril 2013. Les hypothèques à taux variables, calculées essentiellement à partir des taux préférentiels des banques commerciales, n’ont pas encore affiché de recul.

Ainsi, cette réduction du taux directeur pourrait générer une hausse des ventes et une augmentation du prix des maisons dans le centre et l’Est du pays, notamment à Toronto. En revanche, cet effet sur le marché immobilier se fera moins ressentir dans l’Ouest du pays où la croissance des revenus est moindre, en raison d’une économie encore trop dépendante du pétrole.

«C’est un choc économique, et les marchés immobiliers sont le reflet des conditions économiques locales.» déclare l’économiste de la banque TD Craig Alexander.

Références

FCIQ (20/01/2015) Mot de l’économiste sur la baisse des taux directeurs.

Les Affaires (22/01/2015) : Baisse des taux une occasion de renégocier son hypothèque ?

Le retour des Subprimes

Sept ans après la crise financière qui a plombé l’économie mondiale et qui était en grande partie due aux crédits dit ‘’subprime’’, ces même crédits refont surface mais sous le nom de ‘’nonprime’’, nuance…

Alors que la dénomination change, le concept reste le même : regrouper des hypothèques très risqués sous forme d’une obligation transigeable sur les marchés financiers, le tout sans aucune contrepartie autre que le bien sous hypothèque. C’est ce qu’a entrepris de faire Seer Capital Management, Angel Oak Capital et Macquarie Group en accordant des prêts à des emprunteurs qui se seraient vus refuser ce prêt à travers le processus conventionnel, en raison d’un faible score de crédit, de saisies, ou d’entrés d’argent difficilement documentables. Tous ces prêts seront ensuite regroupés en un paquet (plus de 1000) provenant de plusieurs états américains, de façon à créer une diversification du risque,  puis transformé en une  obligation adossée à des actifs (Assets-Based-Securities). Ces ABS sont eux même transformés par des rehausseurs de crédit (monoline) en CBS (Collateralized debt obligations) avant d’être écoulées sur les marchés financiers.

La différence entre les ‘’subprime’’ et  les ‘’nonprime’’, comme préfère les surnommer Angel Oak et Seer Capital, est que les fonds affirment ne pas ouvrir ces prêt à des clients jugés trop risqués, ce qui se traduirait en quantification financière, exclure des clients dont la cote de crédit est en dessous de 500. Les ‘’nonprimes’’ sont donc offert a des emprunteurs qualifiés de ALT-A, cote de 500 à 680, en faisant des vérifications préalables afin de s’assurer de la capacité du client à financer le prêt tout en demandant un paiement de 20% du montant au préalable. Les taux d’intérêt offerts sont aux alentours de 8% contre 3.6% pour des hypothèques normales.

En somme, la même formule utilisée entre 2004 et 2007, et cela attire vraisemblablement les investisseurs puisque JPMorgan Chase & Co. (JPM-PB) prévoit que plus de 5B US$ seront transigés cette année. Michael Kime, chef d’opération chez W.J Bradley Mortgage Capital, un préteur qui s’est lancé lui aussi dans ces nonprimes affirme ‘’ Je vais à des conférences et pas moins d’une douzaine d’investisseurs affirment vouloir ces actifs’’. Le retour de ces produits à rentabilité élevée va spécialement enchanter les fonds d’équité propre ou encore les fond d’investissement en immobilier, leur offrant une alternative très prolifique en ces temps où les taux d’intérêt sont au plus bas.

L’utilisation de ces nonprimes va-t-elle déboucher sur une nouvelle crise encore plus importante ou sera-t-elle contrôlée cette fois pour en faire un instrument financier comme un autre ? La question reste posée même si tout pousse à croire que les leçons de la crise économique font déjà partie de l’oubli pour certains acteurs de Wall Street.

Références

Shenn, J. (27/01/2015) Subprime Bonds Are Back With Different Name Seven Years After U.S. Crisis.Bloomberg. http://www.bloomberg.com/news/articles/2015-01-28/get-ready-for-the-return-of-risky-mortgage-bonds-credit-markets

Bloomberg News. (29/01/2015) Subprime bonds are back, with a new name. The Boston Globe. http://www.bostonglobe.com/business/2015/01/29/subprime-bonds-are-back-with-new-name/q07rDgJxHugoesYBXLIqNN/story.html